Le challenge
Assurer tous les jours, même quand ça va mal
Il paraît que le travail c’est la santé. Alors comment faire quand ta santé t’empêche de travailler ? Travailler, on y est toutes obligées d’une manière ou d’une autre. Si certaines n’ont pas toujours envie se lever pour y aller, d’autres n’y arrivent tous simplement pas alors que franchement, à choisir, elles préféreraient aller bosser.
Parfois on est obligé de poser un jour de congé, juste pour rester au lit. Parfois, c’est carrément un arrêt de travail plus ou moins long. Souvent, on arrive à aller travailler mais sur place la journée est vraiment compliquée. On a du mal à se concentrer. On est très fatiguée. On est à fleur de peau. On a physiquement mal et pourtant, il faut bien assurer le travail pour lequel on est payé.
En contrepartie, le fait d’interagir avec d’autres et de se concentrer sur une tâche est un bon moyen de se détourner de la douleur et de penser à autre chose qu’à la maladie. Alors que, quand on est au lit avec l’endométriose comme seule compagnie, on a tendance à focaliser sur la maladie.
Et puis au-delà de la journée de travail en elle-même, ce qui peut être très angoissant aussi, c’est tout ce qu’il y a autour : le trajet pour rejoindre ton travail. Plus ou moins long et dans des conditions plus ou moins confortables. Parfois, tu ne peux même pas t’asseoir. Les déjeuners d’affaire ou les soirées cocktails deviennent un enfer. Tu hésites entre renoncer à tes efforts alimentaires ou bien craquer tout en sachant que tu vas le payer ensuite.
Le travail, même s’il est décrié par notre paresse, permet de conserver une vie active et sociale. C’est un vecteur de challenges, d’échanges et d’accomplissement. Quand on est obligée de s’arrêter de travailler à cause d’une endométriose, passée la première journée, on se sent vite “hors-circuit”, inutile et seule.
Alors, comment arriver à rester motivée et productive quand l’endométriose nous ralentit comme un boulet ? Peut-être que tu ne pourras plus travailler “normalement” ou “comme avant” ou “comme tu voudrais”. En tout cas, il existe des stratégies pour donner le meilleur de toi-même en composant avec ton endométriose.
Les solutions
Manager son énergie et repenser sa vie professionnelle
Pour arriver à garder une vie active, l’idéal est de pouvoir adapter le plus possible sa vie professionnelle à son endométriose pour la vivre le mieux possible au quotidien ! Il existe plusieurs “degrés” d’actions, des plus légères adaptations aux grands changements radicaux.
Premier degré :
Si tu peux travailler malgré des jours plus ou moins douloureux, que tu arrives à gérer ton quotidien au travail, tu peux par exemple te prévoir un petit kit de survie. Une petite boite dans un tiroir qui contient l’essentiel pour faciliter ta journée : une bouillotte discrète, un petit flacon avec ton mélange d’huiles essentielles préféré, de quoi te faire une tisane d’achillée millefeuille, tes antidouleurs, etc. Bref, tout ce qui peut t’aider à traverser ta journée ! Autre bonne idée : s’habiller confortablement 😉 Personnellement, quand la journée s’annonce mal, je privilégie les vêtements avec une coupe large et confortable, des collants un peu grands ou un jean de grossesse. C’est imparable pour planquer une bouillotte et continuer à se déplacer l’air de rien !
Deuxième degré :
Parfois, il sera peut-être nécessaire de revoir ta vie professionnelle. Tu peux par exemple envisager de travailler depuis chez toi en télétravail ou en freelance quand c’est possible. Autre option : réduire ton temps de travail en passant à 80 ou 90%. Enfin, tu peux aussi changer de travail pour évoluer dans un milieu professionnel moins stressant ou te rapprocher de ton domicile par exemple. D’une manière générale, comprendre quelles sont les phases de ton cycle menstruel où tu es plus ou moins productive est particulièrement précieux pour adapter ta charge de travail. D’où l’importance de pouvoir observer tes cycles grâce à ton EndoJournal !
Troisième degré :
Certaines d’entre nous ont une endométriose trop profonde et douloureuse qui ne leur permet plus de travailler. Sache qu’il est parfois possible d’être reconnue comme “travailleuse handicapée” ou comme “invalide” par ta Caisse d’Assurance Maladie. Cependant, comme l’endométriose n’est pas classifiée parmi les maladies invalidantes, ces reconnaissances relèvent donc de critères qui sont propres à chaque Département ou Caisse d’Assurance Maladie. Renseigne-toi 😉
Travailler avec une endométriose, c’est accepter de composer avec la maladie : faire toujours de ton mieux mais aussi savoir respecter ta douleur et ta fatigue. Même si ça parait difficile à mettre en oeuvre, il reste possible d’aménager ta vie professionnelle au mieux pour rester active et heureuse !
5 actions concrètes
- Et si tu parlais de ton endométriose au travail ? Voici quelques pistes pour t’y aider.
- Réfléchis à 3 façons d’améliorer ta vie professionnelle (aménagement de poste, temps de travail, …) pour mieux gérer les contraintes de ton endométriose.
- Observe ton cycle grâce à ton EndoJournal et fais-toi un planning qui met en valeur les semaines “vertes” où tu peux être productive et les jours/semaines “rouges” où tu sais que ça va être compliqué.
- Habille-toi très confortablement les jours de douleurs, tout en restant professionnelle bien sûr – si, si, c’est possible 🙂
- Fais-toi un petit kit de secours pour le travail avec tes médicaments, chaufferettes, tisanes, … pour avoir tout sous la main facilement.