À l’heure de la rentrée, je me suis interrogée sur la place de l’endométriose à l’école. À l’adolescence, l’arrivée des règles peut être vécue comme une joie, un soulagement, une crainte, une fatalité… Pourtant, elle s’accompagne parfois de douleurs physiques intenses qui reviendront cycle après cycle, année après année.
L’endométriose à l’école, un sujet tabou ?
Tout d’abord, parler de ses règles quand on a 10/15 ans, n’est pas une chose facile. Les menstruations sont un sujet délicat, qu’on évite souvent parce qu’il met tout le monde mal à l’aise. Les jeunes filles doivent apprendre à apprivoiser leurs menstruations et tous les sentiments qui vont avec : l’inquiétude de l’attente, la peur, voire la honte de la tâche sur le pantalon. Alors, quand on arrive enfin à en parler, qu’on explique qu’on a (très) mal et qu’on nous répond que c’est normal : on apprend juste à se taire et à souffrir, en silence.
Les règles c’est naturel, pas la douleur !
Qu’on se le dise ! Pourtant des générations de femmes serrent les dents tous les mois, culpabilisent d’être trop sensibles et minimisent leur douleur qui peut pourtant les empêcher de vivre normalement, dès l’école : cours de sport manqués et autres difficultés à se concentrer en classe par exemple. Contrairement à ce que l’on pense, la douleur n’est pas qu’une sensation personnelle et relative. On peut l’écouter, l’analyser, la catégoriser.
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Ensuite, quand on a établi que les douleurs ressenties sont véritablement intenses et méritent notre attention, encore faut-il connaître l’endométriose et ses symptômes pour oser consulter et faciliter le diagnostic.
De l’importance de sensibiliser les jeunes filles à l’endométriose dès l’école
Il est possible de diagnostiquer la maladie dès l’âge de 12 ans. Il est donc indispensable que l’endométriose soit connue des jeunes filles dès le collège. D’autant que beaucoup de femmes souffrant de cette maladie ont mal au ventre dès leurs premières règles.
L’objectif est bien de réduire le retard de diagnostic, actuellement de 7 ans ! Plus l’endométriose est détectée tôt, mieux elle est traitée et plus la fertilité peut être préservée. Si les associations de malades sont actives en dehors de l’école, à travers des actions ou des campagnes de communication, cela ne suffit pas. La sensibilisation doit se faire au sein des écoles.
Quand l’endométriose fait sa rentrée
En 2016, le ministère de l’éducation nationale a signé une convention avec cinq associations de patientes (EndoFrance, ENDOmind France, Ensemble Contre l’Endométriose, Mon Endométriose ma Souffrance, Karukera Endométriose) pour sensibiliser les élèves, ainsi que les infirmiers scolaires et les enseignants à travers des affiches, des brochures, voire de courtes formations. 5 ans après, EndoFrance indique avoir contribué à la formation de plus de 1100 infirmières et infirmiers scolaires et a mené de nombreuses actions de sensibilisation en lycée partout en France. Alors que le Ministère de la Santé travaille à l’élaboration d’une stratégie nationale contre l’endométriose, espérons que cette maladie puisse être connue, à l’avenir, de toutes les jeunes filles et de leur entourage.
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Mon expérience personnelle a été de souffrir chaque mois entre 13 ans et 31 ans. Ironiquement, le temps d’inverser ces deux chiffres pour découvrir par hasard dans la presse qu’une maladie appelée endométriose existait. 👉 Si tu as mal au moment de tes règles, sache que l’endométriose existe. Contacte une association contre l’endométriose pour être orientée vers un spécialiste compétent qui pourra poser le bon diagnostic.